Éleveurs amateurs, jardiniers, paysans… même passion : la vie. Et la vie c’est, d’abord, la nature. Nature pouvant être apprivoisée, certes, gérée pour nourrir l’humanité, mais respectée. Le paysan c’est justement celui qui gère la nature pour nourrir ses semblables. C’est celui qui façonne les paysages pour le bien de tous en prenant en compte les besoins même de la nature qu’il observe et ne contredit pas.
C’est bien ce qu’avait compris Claude Michelet, fils d’Edmond, ministre de De Gaulle et ancien résistant.
Dès son plus jeune âge il a fui le miroir aux alouettes de la capitale. Il a repris les 19 ha de friche de la ferme familiale, en Corrèze, où il a élevé quelques Limousines. Et, la nuit, il s’adonnait à sa seconde passion, en lien avec la première : l’écriture.
De son expérience paysanne et de sa plume d’écrivain est sortie la saga des Vialhe dont le premier tome, Des grives et des loups, m’avait enchanté dans les années 80. Il évoquait la grande sécheresse de 1976, les suicides de paysans dans les campagnes, les combats contre les projets de lotissements. Plus tard, en 1992, il fera éclater son indignation lors de l’inauguration du parc Disneyland pour la construction duquel ont été détruits des ha de blé peu avant la moisson.
Claude Michelet vient de nous quitter. Je ne pense pas que son œuvre laisse beaucoup d’indifférents parmi ceux qui ont eu l’occasion de le lire. Et, aux adhérents de la SABG passionnés de nature, je recommande ses ouvrages où, compte tenu de leur âge moyen il est permis de penser qu’ils retrouveront des souvenirs de jeunesse. Un certain nombre de pages revêt un caractère prémonitoire eu égard aux questions climatiques, aux problèmes de pollution, à l’appauvrissement de la biodiversité.
Guy