Ça commence par l’histoire du renard apprivoisé… Yves ABATE m’adresse le courriel suivant accompagnant l’article qu’il a rédigé sur le sujet de l’instinct sauvage. Qu’il en soit vivement remercié. D’accord ou pas avec son propos, n’hésitez pas à faire connaître vos points de vue !
Bonjour Guy,
C’est la fin de l’été et la période des expositions avicoles arrive avec sa joie de présenter les nouveaux venus de nos élevages.
Je te joins un article sur « l’instinct sauvage » que tu peux éventuellement mettre sur le site.
L’homme se différencie des animaux en disant qu’ils ont l’instinct sauvage. C’est une émotion que mon renard m’a fait comprendre. Bien qu’apprivoisé, il avait l’instinct sauvage !
J’avais élevé ce renard tout petit et il me prenait pour sa mère. Il venait dormir sur mes genoux lorsque je regardais la télévision et adorait, non pas se faire caresser, mais se faire grattouiller sous le cou. Je me rappelle qu’une fois nous nous promenions pour découvrir les odeurs de mon jardin et une pomme de pin est tombée sur une tôle ondulée métallique. Il a été pris d’une peur panique qu’il m’a fallu calmer. Il avait peur de tout ce qu’il n’avait jamais vu, des bruits et des odeurs qu’il ne connaissait pas.
Dans l’article ci-joint, j’explique comment je comprends le terme « d’instinct sauvage ».
Bien amicalement.
Yves ABATE
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Et voici l’article :
L’instinct sauvage
A l’éclosion, suivant leur race, les poussins de nos
volailles sont plus ou moins peureux. Je trouve que les moins peureux sont les
poussins de poules et de cailles d’élevage. Par contre, dès la sortie de l’œuf,
certains faisandeaux sont extrêmement craintifs. On dit qu’ils ont l’instinct sauvage et c’est dans leurs
gènes car ils ne connaissent pas encore le monde qui les entoure.
Dans la nature, c’est la peur qui permet de se maintenir
en vie, face à un prédateur.
Un homme qui a peur des autres est un timide. Petit,
j’étais très émotif et un grand timide, un grand peureux qui ne se sentait bien
que dans les bras de sa mère.
Je ne pouvais pas croiser le regard de quelqu’un et je
baissais toujours les yeux. On me disait : « Regarde-moi quand je te parle ! ».
Avec le temps, j’ai perdu toute timidité avec les copains de l’école, le
service millitaire et les expériences de la vie.
Les animaux sauvages ont peur de l’homme car c’est le
plus grand prédateur sur la terre. Leur instinct sauvage permet d’échapper à
beaucoup de dangers.
Apprivoiser un animal, c’est l’habituer à ne pas avoir
peur de nous, c’est lui donner confiance mais après, il ne peut plus être
relâché à l’état sauvage car il a perdu la peur du danger et devient à la merci
de tout prédateur.
Tous les animaux domestiques ont l’imprégnation de
l’homme et dépendent de lui. Ils ont perdu plus ou moins de leur instinct
sauvage.
Ce que l’on constate dans le monde animal se retrouve
dans le monde végétal. Les plantes que l’homme a sélectionnées et transformées
n’ont plus l’instinct sauvage. Je le constate dans mon jardin. Si je laisse la
mauvaise herbe envahir mes légumes, ils dépérissent, pourrissent et
disparaissent, supplantés par les végétaux sauvages. Il en est de même pour les
céréales mais je ne veux pas aborder ici le problème du « Bio ».
L’instinct sauvage est indispensable pour que la vie
subsiste dans la nature. Darwin le montre bien dans son expression
« Struggle for live » qui permet de perdurer et d’évoluer dans le
temps.
Alors, amis éleveurs, nos volailles ne retourneront jamais
à l’état sauvage et nous devons les apprivoiser et leur apporter toute notre
confiance afin qu’elles perdent leurs émotions de peur et qu’elles aient une
vie sereine.