A propos de la vaccination de nos animaux

Pierre Herrmann évoque, avec tout à la fois le sérieux et l’humour qu’on lui connaît, un problème crucial pour les éleveurs amateurs que nous sommes.

« Ecrire c’est déjà mettre du noir sur du blanc » ( Stéphane Mallarmé )

Mon propos sera, aujourd’hui, de m’intéresser à deux races d’animaux  très distinctes et pourtant peu éloignées l’une de l’autre.

La première race : C’est le lapin, maître céans de nos clapiers pour lequel nous nous efforçons de lui conserver une excellente santé en pratiquant la vaccination pour qu’il échappe à tous les virus, car sans les vaccins le risque de morbidité voire de mortalité est important.

La deuxième race : Très particulière mais assez commune, c’est le porc-tefeuille qui ne contracte aucune maladie car il développe des anticorps à base  de conflits d’intérêts et de monopole. On dit même  qu’il fait du lard…. !

Alors venons-en aux faits. C’est une galère aujourd’hui pour les éleveurs de se procurer ces fameux vaccins que nous obtenions au préalable sans difficulté pour ceux qui le souhaitaient chez le pharmacien car la vaccination, n’étant pas obligatoire en exposition pour Jeannot lapin, il n’était pas nécessaire d’avoir recours au vétérinaire.

Dans un premier temps et à partir de 2019 l’arrêt de la production de certains vaccins contre la myxomatose fut décrété sous le prétexte que les nouveaux vaccins étaient plus efficaces. Mais ils sont d’un coût exorbitant pour l’éleveur ayant un cheptel modeste. Le plus coûteux est bien évidemment le meilleur pour les laboratoires qui en tirent un plus grand profit. De plus il n’est plus possible d’obtenir ces nouveaux vaccins en pharmacie, mais uniquement chez le vétérinaire qui vous facture 49 € la consultation, vaccination comprise mais cela pour un seul lapin. Vous vous imaginez le coût pour 10 lapins… !

Une entente entre les laboratoires et les vétérinaires paraît de ce fait évidente et annonce à court terme la fin des petits élevages amateurs.

Voilà le nouveau monde qui nous est promis….. !

Curieuse  similitude avec la crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui, ne trouvez  vous pas ?

L’animal et l’homme livrés chacun au diktat du profit à tout prix faisant abstraction des priorités fondamentales que sont les valeurs humaines.

La question n’est pas de faire de la philanthropie dans le domaine de la santé mais de dénoncer une fois pour toute une vision de rentabilité pour le profit de quelques-uns.

Le véritable nouveau monde attendu pour demain ne se fera qu’à force de raison, de bon sens et de volonté.

Pierre HERRMANN

N.B : Pour information le lyomyxovac a été remis sur le marché en Mars 2020 et peut être obtenu  dans certaines pharmacies au prix de 10€ les 10 doses.Mais pour combien de temps en attente de la prochaine rupture ?

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LE RESPECT DE LA LOI

A PROPOS DE L’ELEVAGE D’ANIMAUX SOUMIS A DECLARATION

UN TEMOIGNAGE DE YVES ABATE

Une histoire d’Emeus qui émeut

Passionné par les animaux, j’en ai détenu toute ma vie car j’avais besoin de leur présence à mes côtés pour me sentir bien dans notre société.

« Détenu » veut dire « qui est maintenu en captivité », mais j’ai toujours privilégié leur détention en semi-liberté, lorsque c’était possible !

Lorsque j’étais en activité, je vivais en pavillon avec un terrain de 400 m2 près d’Orly et j’élevais des petits oiseaux (canaris, perruches et tourterelles).

Lorsque j’ai pris ma retraite, en 2004, j’ai pu m’acheter une maison avec un terrain de 12 000 m2 en zone rurale avec, comme voisin, le terrain municipal. Je me suis précipité dans l’élevage avicole (poules, pintades, canards, oies, dindons, paons). Et en allant en Belgique, en 2005, j’étais tombé sur deux poussins d’émeus que je n’avais pas pu m’empêcher d’acheter.

A l’époque, j’avais voulu me conformer à la loi sur la détention de « ratites », animaux classés dangereux. J’avais fait une double clôture et demandé à la préfecture les papiers nécessaires pour l’obtention du certificat de capacité obligatoire. C’était un dossier énorme, avec cahier des entrées et sorties, s’adressant principalement à des professionnels. J’ai abandonné, voulant avoir mes émeus uniquement pour mon plaisir de retraité.

En février 2017, six gardes fédéraux de la chasse et de la faune sauvage accompagnés de deux gendarmes, sont venus pour perquisitionner mon domicile, persuadés, d’après délation, qu’ils allaient arrêter un grand braconnier qui faisait un trafic de chardonnerets, perroquets et autres animaux protégés. La violence de cette perquisition avec menace de mise en garde à vue m’avait traumatisé ! Certains de mes animaux m’ont été saisis, en les laissant sur place, avec obligation d’en prendre soin jusqu’à la décision du juge de me les laisser ou de les placer en parc animalier.

Sur conseil de M. Brussat j’ai pris un avocat et ai attendu avec impatience la date de mon procès..

En janvier 2020, j’ai reçu une citation à comparaître le 2 juillet, à l’audience du tribunal correctionnel d’Evry pour avoir ouvert sans autorisation un établissement pour animaux domestiques (élevage, vente, location, transit), en l’espèce, en possédant deux émeus et un renard roux, espèces animales non domestiques classées espèces dangereuses règlementées, sans être titulaire de l’autorisation préfectorale d’ouverture d’établissement nécessaire en vertu de l’arrêté du 10 août 2004 fixant les conditions de détention des animaux non domestiques.

La condamnation maximale était de deux ans de prison et 150 000 euros d’amende.

J’ai donc été le 2 juillet dernier, au tribunal d’Evry et mon histoire se finit bien.

Le juge, qui avait obligation de me condamner, car j’avais enfreint la loi, m’a laissé la jouissance de mes animaux saisis car je les détenais dans de bonnes conditions.

Il m’a condamné à 2 000 euros d’amende avec sursis, ce qui veut dire que je n’ai rien à payer si je ne récidive pas dans les cinq prochaines années.

J’ai vraiment été soulagé, après ces trois années et demie d’angoisse !

Je vous raconte ma petite histoire pour mettre en garde les éleveurs tentés d’acquérir des animaux soumis à déclaration et également à se méfier des personnes de leur entourage disciples des idées écologistes extrémistes. Il faut bien connaître les lois sur les animaux, les appliquer et les respecter.

Yves ABATE – Eleveur amateur